André BRUNAUD
Je suis né le 7 février 1924, d’une famille modeste, mes parents travaillant la terre.
Une chose m’avait beaucoup marqué : la débâcle, quand je voyais tous ces gens arrivant avec leurs « baluchons », c’était une grande tristesse.
Je rentre en Résistance car je dois partir pour les chantiers de jeunesse, mais je préfère la liberté à l’asservissement. Je fais mes premières armes de Résistant FTP dans la forêt de Rochechouart, nous sommes nombreux, il est décidé de faire des groupes, je me retrouve dans les Monts de Vaulry, canton de Nantiat.
Le 11 juin 44 je participe au combat du Pont du Vincou, près de Bellac, sur la nationale 147. Le convoi allemand fait route vers la Normandie, la veille un bataillon de cette même division a massacré la population d'Oradour-sur-Glane, et au delà ces assassins font encore des victimes.
Des deux côtés, fusils, fusils-mitrailleurs, grenades, mitraillettes et mitrailleuses entrent en action en un feu nourri.
Nous sommes obligés de nous replier... Pas tous hélas ! Il reste sur le terrain 5 des nôtres, un 6e est fait prisonnier (21 ans), il est torturé et pendu le lendemain à Bussière-Poitevine.
C’est l’horreur! A la Libération de Limoges, je prends un engagement pour la durée de la guerre, je me retrouve dans les Deux-Sèvres.
En octobre 1945 mon père perd la vie, écrasé par un camion, je suis démobilisé.
Entré dans la vie civile, je travaille à la SNCF où je fais toute ma carrière professionnelle.
Voici une partie de ma vie de Résistant, qui ne peut pas être effacée d'un revers de manche.
(Propos recueillis par Michel Rouzier)
Témoignage de André Brunaud